Projet de rapport européen sur la prostitution

draft report sexual exploitation impact gender equality-1La Fondation Scelles se réjouit de la position officielle prise par la Commission des droits des femmes et de l'égalité des genres du Parlement européen à travers son projet de rapport sur l'exploitation sexuelle et la prostitution.

Deux courants s'opposent sur la prostitution en Europe. Pour certains, la prostitution serait une manifestation de l'égalité des genres, les femmes étant libres de disposer de leur corps; alors que pour d'autres, la prostitution serait une violation des droits des femmes résultant des inégalités de genres.

 

La Commission a tranché en affirmant que la prostitution est bien la manifestation des inégalités de genres car la grande majorité des personnes prostituées sont des jeunes filles et des femmes et la plupart des clients des hommes. Le projet de rapport reconnaît que la prostitution et l'exploitation sexuelle sont en soi des violences faites aux femmes, constituent une violation de la dignité humaine et s'opposent à l'égalité des sexes. En outre, la prostitution et l'exploitation sexuelle sont en lien direct avec la traite des personnes et le crime organisé. La Commission  rejoint ainsi les valeurs défendues par la Fondation Scelles.

Les législations sur la prostitution des Etats membres de l'Union européenne divergent. Certains, dont l'Allemagne, les Pays Bas, la Grèce, ont légalisé certains formes de proxénétisme. En ce sens, en 2007, le gouvernement allemand a fait savoir qu'il n'y avait pas de lien de cause à effet entre la pénalisation de la prostitution et la réduction des crimes. Au contraire, le modèle implanté en Suède, en Finlande et en Norvège dit « modèle nordique » pénalise l'achat de services sexuels et non les personnes prostituées elles-mêmes. Dès 1999, la Suède a été le premier pays à légiférer en ce sens. La Commission soutient ouvertement l'efficacité du modèle nordique dans la lutte contre la prostitution et l'exploitation sexuelle et dans la promotion de l'égalité des genres, ce dont se félicite également la Fondation Scelles.

Ce rapport représente un tournant potentiel très important au niveau de l'Union européenne avec une prise de position favorable aux femmes victimes de la prostitution et défavorable à la prostitution en ce qu'il tend à incriminer le client plutôt que la femme prostituée.

La Fondation Scelles suivra avec attention les résultats du vote du rapport en commission qui aura lieu le 5 décembre prochain.