Les femmes occidentales dans le piège de Daech

Couverture Cahier 14 - femmes occidentales piège daech

>>> Retrouvez l'étude complète :
Fondation Scelles/Observatoire international CRIDES, Enrôlement et exploitation : les femmes occidentales dans le piège de Daech, Coll. « Les Cahiers de la Fondation », 2ème édition, Paris, 2017

Quels que soient les profils observés, les processus de radicalisation utilisés, le type de tromperie entre le projet proposé et les réalités auxquelles elles sont confrontées une fois sur place, les jeunes femmes occidentales qui ont décidé de tout quitter pour rejoindre Daech se retrouvent soumises aux interdits, basculent dans une emprise qui s’apparente à de l’exploitation sexuelle, de la traite ou de l’esclavage.

 

Des profils bien identifiés

Elles sont jeunes, 43% n’ont pas 21 ans, elles viennent principalement des classes moyennes ou supérieures. Elles ont pour la plupart un profil psychologique fragile et vulnérable avec un fort sentiment d’exclusion et sont pourtant animées d’une certaine fibre humanitaire, d’une envie d’engagement… Ce n’est pas le moindre des paradoxes pour ces «fiancées du djihad» dont 80% seraient issues de familles athées.

 

témoignage 1

La répétition d’un schéma : de la radicalisation au contrôle

Près de 300 d’entre elles étaient encore en Syrie début 2017. Elles ont toutes suivi plus ou moins le même processus de radicalisation : visionnage de vidéos du type «théories du complot» sur youtube, repérage par les cellules de recrutement qui s’adaptent à leurs profils puis les incitent à rejoindre des groupes facebook plus radicaux, puis mise en contact avec un ou une recruteur-euse. La prise de contrôle est alors immédiate : elles doivent soit rejoindre leur époux sur place, soit épouser un djihadiste sur le terrain, soit partir avec le mari depuis le pays d’origine.

 

 témoignage

 

La tromperie et l’exploitation derrière l’embrigadement

Quel est alors leur quotidien ? Pour les célibataires, les veuves, les divorcées, c’est la Mafada, sorte de «maison pour femmes» où elles se retrouvent cloîtrées en attendant d’être «choisies» par un combattant. Surveillance permanente, interdiction de se déplacer seules, confiscation du passeport, soumission aux interdits : difficile de parler de liberté dans ces conditions. Si l’aspect matrimonial et familial demeure le centre du processus de recrutement, l’incitation voire l’obligation de remariage pour les femmes seules s’apparente plus à de l’esclavage sexuel qu’à une libération et une réalisation de soi loin d’un occident haï. Le désenchantement est réel parmi les témoignages de jeunes femmes revenues dans leur pays d’origine.

 

témoignage 

Derrière le nombre croissant de femmes aujourd’hui impliquées dans des actions violentes et des attaques kamikazes, et en dépit des défaites de Daech en Syrie, ce processus d’embrigadement conduisant à une exploitation de ces femmes demeure un phénomène bien réel.

 

>>> Retrouvez notre étude complète
Fondation Scelles/Observatoire international CRIDES, Enrôlement ou exploitation : les femmes occidentales dans le piège de Daech, Coll. « Les Cahiers de la Fondation », 1ère édition, Paris, 2017

Couverture cahier 1

Enrôlement ou Exploitation : les femmes occidentales dans le piège de Daech” est le premier numéro d’une nouvelle collection “Les Cahiers de la Fondation Scelles” dirigée par l’Observatoire International de la Fondation Scelles. Fruit d’un travail de recueil et d’analyse rigoureuse des données sur l’exploitation sexuelle dans le monde, ce cahier sera suivi d’autres numéros au plus près des développements de l’actualité de ce phénomène.