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Un Rapport de l’ONU propose une série d’actions pour lutter contre la traite des êtres humains dans les situations de conflit

trafficking slavery illustrationL'Université des Nations Unies (UNU) vient de publier un rapport intitulé «Lutter contre la traite des êtres humains en situations de conflit », qui propose 10 pistes d'action du Conseil de sécurité et des secteurs de la technologie, de la finance et du recrutement, pour mieux combattre la traite des êtres humains en situations de conflit.

Ce document confirme le constat établi dans le Rapport Mondial 2016 de la Fondation Scelles sur les prostitutions, concernant l'ampleur de l'esclavage moderne aujourd'hui identifié comme l'une des plus grandes tragédies de notre époque, l'accroissement de la vulnérabilité des personnes à l'exploitation en situations de conflit, par des groupes terroristes tels que Daech et Boko Haram, ainsi que l'institutionnalisation et l'organisation de cet esclavage qui se développe désormais via les réseaux sociaux.

 

L'ampleur inédite de l'esclavage sexuel
C'est à une échelle sans précédent depuis la 2nde guerre mondiale, que des groupes terroristes ont recours à la traite des êtres humains et particulièrement à l'exploitation sexuelle, pour financer leurs activités. En Irak et en Syrie, Daech a théorisé et organisé l'exploitation sexuelle des populations yézidis. Au Nigéria, Boko Haram a fait de même avec les femmes non-musulmanes capturées. Ces violences sexuelles perdurent depuis 2014 malgré les condamnations unanimes de la communauté internationale, et alors que ces groupes semblent reculer militairement. Aujourd'hui, entre 3000 et 5000 yézidis seraient encore victimes de cette exploitation. Les témoignages des survivantes sont suffisamment parlants. Des familles entières de la communauté yézidie ont été décimées.

L'esclavage sexuel institutionnalisé
Les objectifs poursuivis par ces groupes terroristes sont à la fois stratégiques, idéologiques et financiers. Il s'agit toujours pour ces organisations d'attirer et de recruter de nouveaux combattants, de maintenir leur motivation en leur proposant des esclaves « à disposition », de dire que les textes « religieux » permettent et même recommandent cet esclavage et enfin de vendre ou d'échanger ces « marchandises » pour financer l'organisation. Toute la panoplie des nouvelles technologies est ici utilisée à des fins criminelles. Depuis plusieurs mois, les preuves se multiplient faisant état d'une marchandisation des femmes yézidies vendues sur des marchés aux esclaves, échangées entre combattants ou vendues aux enchères sur des réseaux sociaux tels que WhatsApp, Twitter ou Threema pour obtenir des rançons de leurs familles.

Des risques accrus d'exploitation
Ces conflits ont entraîné de vastes mouvements de populations fuyant les zones de guerre. L'ONU indique un nombre record de 65 millions de personnes déracinées par les conflits et les persécutions dans le monde entier. Isolées et sans repères, dépendantes des autorités locales ou de l'aide des organisations, ces personnes particulièrement vulnérables sont la proie de passeurs et trafiquants sans scrupules. Les viols, chantages et abus sexuels, mariages temporaires, vente à des réseaux de prostitution dans et en dehors des camps de réfugiés ou dans les zones de transit, risquent de perdurer si des moyens adaptés ne sont pas mis en œuvre – identification et protection des victimes, équipes spécialisées, campagnes d'information...

Quelles solutions ?
Pas question de céder du terrain à la propagande de Daech sur les réseaux sociaux. La détection des flux financiers illicites est un axe majeur de la lutte contre ces organisations. La surveillance des transferts d'argents liés au trafic humain qu'ils soient transfrontaliers ou via les réseaux sociaux à partir de Raqqa ou Mossoul doit s'accentuer avec le concours d'organismes privés spécialisés sur ces thématiques. C'est en allant dans le sens d'une plus grande coopération internationale dans la surveillance des phénomènes de traite des êtres humains dans les situations de conflit, dans le partage de données et l'utilisation des lois pénales internationales que la communauté internationale se mettra à la hauteur de ces enjeux.

 

Pour aller plus loin :
- "Fighting Human Trafficking in Conflict: 10 Ideas for Action by the United Nations Security Council"
- "Terrorism and sexual exploitation" from "Prostitution : Exploitation, Persecution, Repression", 4th Global Report by Fondation Scelles

 

 

La Fondation Scelles dans la presse

  • (ES - Milenio) El ser humano no está a la venta
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