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Appel de Montréal pour l’abolition de la prostitution 60 Organisations abolitionnistes signataires

l'appel de MontréalPrésente lors du 4ème congrès mondial pour mettre fin à l’exploitation sexuelle des femmes et des filles, du 1er au 3 juin à Montréal, la Fondation a signé l’appel quia clôturé cet événement : l’appel de Montréal pour l’abolition de la prostitution.

 

Appel de Montréal pour l’Abolition de la prostitution

 

Nous, survivantes du système prostitutionnel, travailleuses de terrain, militantes féministes, universitaires, représentantes syndicales, avocates, organisations de la société civile et citoyennes de plus de 35 pays réunies à Montréal, appelons à l’abolition du système prostitutionnel au Canada et dans le monde entier.

 

En tant que survivantes, nous demandons aux États et aux institutions internationales de nous écouter. Nous exigeons que nos voix soient entendues lorsque nous demandons la reconnaissance de la prostitution comme une forme de violence contre les femmes, des alternatives concrètes à la prostitution et la fin de l’impunité pour nos exploiteurs : proxénètes et “clients” prostitueurs.

 

En tant que femmes autochtones, femmes de couleur et femmes migrantes, nous demandons aux États et aux institutions internationales de nous écouter. Malgré les efforts incessants pour nous diviser et l’impact du colonialisme sexiste, du racisme et de la pauvreté qui imprègnent nos vies et nos communautés, nous refusons d’abandonner nos sœurs et nos générations futures à la violence sexiste et coloniale qu’est la prostitution. Nous demandons aux États et aux institutions internationales de reconnaître l’importance et la valeur de nos terres, de notre culture et de nos corps et de s’engager à abolir la prostitution et toutes les formes de violence à l’encontre des femmes et des enfants.

 

En tant qu’organisations et militantes féministes, nous appelons les Etats et les institutions internationales à nous écouter, en mettant en œuvre une approche féministe pour lutter contre le système prostitutionnel, dont l’existence est profondément incompatible avec une société d’égalité entre les hommes et les femmes. Un Etat ou une institution qui se définit comme féministe ne pourra jamais développer des politiques visant à organiser la prostitution : tous les efforts doivent être dirigés vers son abolition.

 

En tant que travailleuses de terrain, qui sont témoins et répondent aux niveaux extrêmes de violence mentale et physique auxquels sont confrontées les femmes en situation de prostitution, nous appelons les Etats et les institutions internationales à nous écouter. Nous avons besoin de politiques publiques qui ne se limitent pas à la réduction des risques, mais qui offrent des parcours de sortie complets conçus par les femmes en situation de prostitution et les survivantes, tout en responsabilisant les auteurs.

 

En tant que représentantes syndicales et militantes en faveur de la justice sociale pour les femmes en situation de vulnérabilité, dont certaines ont connu la précarité, nous savons mieux que quiconque que la prostitution est enracinée dans la discrimination socio-économique, c’est pourquoi nous demandons aux gouvernements et aux institutions internationales de nous écouter. Nous refusons de vivre dans un monde néolibéral qui normalise la marchandisation des femmes, crée des conditions favorables au recrutement et à l’exploitation sexuelle des femmes par des criminels et les maintient dans la précarité. La prostitution n’est ni du sexe ni du travail, mais la pire alliance entre le patriarcat et l’ultra-capitalisme. Nous ne voulons pas de la prostitution, nous voulons l’égalité et la justice sociale.

 

En tant qu’avocates et expertes juridiques qui défendent le droit et les principes internationaux en matière de droits humains, nous demandons aux États membres et aux institutions internationales de nous écouter. Nous demandons à tous les États membres de ratifier et de mettre pleinement en œuvre la Convention des Nations unies pour la répression de la traite des êtres humains et de l’exploitation de la prostitution d’autrui, la Convention CEDAW et le Protocole de Palerme, et de respecter leur obligation de décourager la demande en pénalisant l’achat d’actes sexuels. Nous appelons les États membres et les institutions internationales à suivre toutes les recommandations formulées par la rapporteuse spéciale des Nations unies sur la violence à l’égard des femmes et des filles dans son rapport sur la prostitution au Conseil des droits humains.

 

Toutes ensemble, nous appelons à la mise en œuvre de tous les piliers du Modèle Abolitioniste, au Canada et dans le monde entier : la décriminalisation de toutes les femmes en situation de prostitution, la mise en place de parcours de sortie complets, la criminalisation de l’achat d’actes sexuels et de toutes les formes de proxénétisme, ainsi que la mise en œuvre de stratégies de sensibilisation.

 

Il est temps d’instaurer une société d’égalité et de justice sociale. Il est temps d’avoir une société sans prostitution.

 

Il est temps de mettre l’égalité en action !

 

Signataires de l’appel de Montréal :

1000 Möjligheter, Accion Contra la Trata, Apne App Women Worldwide, Associazione Aura, Associazione IROKO onlus, Breaking Free, Bridge2Future, CALACS Châteauguay, CALACS coup de coeur, CALACS L’Ancrage, CAP International, CIMTM Comisión para la Investigación de Malos Tratos a Mujeres, CLES, CATW Coalition Against Trafficking In Women, Comisión Unidos Vs Trata, Courage For Freedom, Dar Hosea, Democracy Development Center, ENoMW European Network of Migrant Women, EVA Center, Exit Prostitution Association, Federal Association Nordic Model – for the Implementation of the Equality Model in Germany, Femkhoda, Femua, Fondation Scelles, Frontline Women’s Fund, Fundación Empodérame, Industrial Gender Committe for Advertising, INGI Crisis Center for Women, Iniciativa Ciudadana Tibabita, isala asbl, Kafa (enough) Violence et Exploitation, KSPSC (Klaipeda Social and Psychological Support Center), Maison d’hébergement le Rivage de La Baie et du Bas-Saguenay, Maiti Nepal, Marta Centre, Mouvement du Nid, National Union of Journalists of Ukraine, O Ninho, People serving Girls at Risk, Persons Against Non-State Torture, Pislyazavtra, Reden/KFUKs Sociale Arbejde, Resistanta, Ruhama, Sawa, SISTERS – für den Ausstieg aus der Prostitution! e.V., Solwodi, South Kolkata Hamari Muskan, Stígamót, Strength in SISterhood Society (SIS), Swedish Women’s Lobby, Talita, Talita Asia, Vancouver Rape Relief and Women’s Shelter, VCASE, VT Media et Trade, Wahine Toa Rising, Wake Up Brother, WDI Quebec, WikiProject Feminism Ukraine, Women @ The Well, ГО Кихвська Школа Рівних Можливостей, Резистанта, Фем ЮА (спільнота)

 

 

La Fondation Scelles dans la presse

  • (ES - Milenio) El ser humano no está a la venta
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