A Herblay, en janvier derniers, 6 hommes de 24 à 35 ans ont été placés en garde à vue avant d’être déférés en vue de leur procès à venir pour avoir sollicité une mineure de 12 ans. 12 ans… Après être entrés en contact avec la victime via le site sexemodel avant de la rencontrer dans deux hôtels d’Herblay. Repérés, identifiés, interpelés.
A Valenciennes, onze hommes étaient également poursuivis pour recours à la prostitution d’une mineure de 14 ans après être entrés en contact avec elle via Snapchat et Coco.fr. Onze hommes entre 25 et 65 ans. Onze hommes (11 seulement sur 54 comptes identifiés) qui ont récité, à la barre, la longue litanie des excuses des agresseurs que nous entendons à longueur de stage de « lutte contre l’achat d’actes sexuels » depuis 7 ans. Toujours les mêmes. Futiles. Des déguisements de « prostitueurs » pour se dédouaner et ne pas assumer sa responsabilité : mes besoins sexuels, ma maladie, un décès familial, le stress au travail, c’est elle qui est venue vers moi etc… une atteinte sexuelle ou une agression sexuelle, ou un viol… ce n’est pas un jeu. Ça a toujours des conséquences pour les personnes qui les subissent. Majeures ou mineures. Les traumas ne s’arrêtent pas à la frontière de l’âge.
Dans les deux affaires, rappelons, encore une fois, la circonstance aggravante prévue par le code pénal : tout acte sexuel, tarifé ou non, avec un mineur de moins de 15 ans est considéré comme un viol et passible de 20 ans d’emprisonnement et de 3 millions d’euros d’amende. Oui mais voilà, si l’affaire d’Herblay n’a pas encore rendu son verdict, l’affaire de Valenciennes elle, ayant été correctionnalisée, seule l’agression sexuelle sur mineur de 15 ans a été requise par le parquet. Pas de viol donc.
Mais peut-il réellement y avoir, dans ce contexte, une prise de conscience de la gravité des faits si les sanctions ne sont pas à la hauteur des qualificatifs prévus ? Comment croire que la tendance va s’inverser ? Il n’y a pas que la réputation de ces hommes qui est en jeu, mais la reconstruction d’une victime. Cette reconstruction prendra elle assurément bien plus que les 24 mois dont dix-huit avec sursis que risquent ces adultes à l’issue du verdict.