Dans le cadre de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, la Fondation Scelles participe à la rencontre organisée par le tribunal de Pontoise sur le thème "Prostitution : la France abolitionniste", ce vendredi 25 novembre 2016 à 13h30.
Aux côtés de Gwenola Joly-Coz, Présidente du tribunal de grande instance de Pontoise, d'Yves Jannier, Procureur de la République, d'Hélène de Rugy, Déléguée générale de l'Amicale du Nid, et de Rosen Hicher, Co-fondatrice du Mouvement des survivantes en France, Yves Charpenel, Président de la Fondation Scelles et Premier Avocat général à la Cour de cassation, présentera les enjeux présents et à venir de la lutte contre la prostitution en France et dans le monde, et rappellera l'urgence pour tous les pays d'abolir la prostitution, violence extrême faite aux femmes et atteinte grave aux droits de l'Homme.
La prostitution est une violence contre les femmes
Le système prostitutionnel dont "l'offre" est à plus de 85% féminine, est synonyme de violence. Celle-ci est présente avant, pendant et après l’activité prostitutionnelle, quels que soient les formes et modes de prostitution, et quels que soient les pays et régimes juridiques. L’image idéalisée de la prostitution véhiculée par le lobby pro-prostitution n'a rien à voir avec la réalité violente et mortifère établie à la lumière des faits empiriques.
La violence est le premier facteur de mortalité et de morbidité, direct et indirect, chez les femmes prostituées, dont l’espérance de vie est seulement de 40 ans.
La violence est permanente et les agresseurs innombrables, clients, proxénètes, passants, violence sociale des institutions.. Les femmes prostituées sont exposées quotidiennement à de très nombreuses formes de violences physiques, psychiques, sexuelles : viols récurrents, tortures, séquestrations, agressions physiques, menaces avec arme, vols.... Elles ont 60 à 120 fois plus de risques que la population générale d’être agressées ou de mourir de mort violente. Elles sont a minima 6 fois plus exposées au viol que le reste de la population. Les associations de santé communautaire éditent régulièrement des "kits de survie" pour les personnes prostituées, prodiguant des conseils pour faire face à la violence des clients.
Cette violence est encore exacerbée dans les cas d’exploitation et de traite des êtres humains, qui constituent les formes essentielles de la prostitution aujourd'hui, et où la violence est systématique. Toutes les victimes de la traite des êtres humains rapportent les violences extrêmes commises pour les "dresser".
La violence inhérente à la prostitution est une réalité objective. La prostitution est une violence en soi, parce qu’elle est une répétition de rapports sexuels, jusqu’à plusieurs dizaines de fois par jour, sous la contrainte - contrainte des réseaux pour 9 femmes prostituées sur 10, et contrainte financière pour toutes.
Quelle que soit la situation de prostitution, les violences sexuelles auxquelles sont exposées les femmes prostituées engendrent des préjudices physiques et psychiques parmi les plus graves, au même titre que la torture, en raison de la permanence de la situation d’agression sexuelle, à laquelle s’ajoutent des antécédents de violences sexuelles (inceste, pédophilie, viols) dans plus de 80% des cas. Les Nations Unies définissent d'ailleurs l’achat de rapports sexuels comme un "abus sexuel". L’argent ne rend pas "acceptables" les viols répétitifs, les tortures, les lésions, la honte, les dépressions, les cauchemars, le sentiment de souillure, la phobie sociale, les graves difficultés relationnelles,..
L’activité prostitutionnelle génère de graves souffrances psychiques : troubles psychosomatiques, anxio-dépressifs, addictions, dépressions et syndrome post-traumatique (PTSD) dans 68% des cas, destruction psychologique pouvant aller jusqu’à des pathologies psychiatriques. 60 à 80% des personnes prostituées souffrent de troubles psychotraumatiques sévères ; on retrouve ce même pourcentage chez les victimes de tortures et les prisonniers politiques.
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