Jeudi 30 janvier 2020, la Fondation Scelles clôturait la 6ème édition des Prix Jeunes contre l'exploitation sexuelle lors de la cérémonie de remise des Prix au Hasard Ludique (Paris 18). Lors de cette soirée, en plus des candidat-e-s qui ont pu faire le déplacement, nous recevions plusieurs invité-e-s et intervenant-e-s de tous horizons. L'occasion d'informer, discuter et sensibiliser autour de certains enjeux modernes de la prostitution. Retour sur ce temps fort du mois de janvier.
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Article de Catherine Goldmann de l'Observatoire International à lire dans la revue EMPAN, n°116, « Migrants : accueillir malgré tout »
https://www.editions-eres.com/ouvrage/4534/migrants-accueillir-malgre-tout
Victimes de conflits armés ou de catastrophes naturelles, ou fuyant la précarité et/ou les discriminations ethniques et religieuses, des femmes quittent leur pays pour leur survie. En 2016, au moins 115 000 femmes ou jeunes filles (soit un tiers des 360 000 personnes réfugiées sur cette zone) sont arrivées sur les côtes européennes via les routes méditerranéennes. Pour ces femmes et ces jeunes filles, le prix de la migration sera lourd : agressions sexuelles, viols, prostitution, mariages forcés… Pour elles, la violence est partout et à toutes les étapes de la migration, pendant le voyage, comme dans les pays d’accueil jugés les plus sûrs.
Une violence omniprésente et insidieuse, des mineur-e-s surexposé-e-s, un phénomène encore trop méconnu et sous-estimé… C’est le constat alarmant dressé lors du colloque « Cyberviolences – Cybercriminalité », co-organisé par le Conseil national des femmes françaises (CNFF) et la Fondation Scelles, le 2 décembre dernier au Sénat.
Le Rapport d’évaluation locale de la mise en œuvre de la loi « visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner les personnes prostituées » démontre que, lorsque – et là où - elle est intégralement appliquée, cette loi-cadre donne des résultats probants, dont :
- Le développement sans précédent de diagnostics territoriaux et de politiques publiques locales grâce aux commissions départementales ;
- La coordination accrue de tous les acteurs en soutien des personnes bénéficiant des parcours de sortie ;
- L’ octroi de nouveaux titres de séjour et d’une aide financière auxquelles ne pouvaient pas prétendre les personnes prostituées étrangères avant la loi d’avril 2016 ;
- L’ interpellation effective des « clients » de la prostitution et le développement des stages de responsabilisation
Malgré une accélération nette et chiffrée sur les 18 derniers mois, la mise en œuvre de la loi demeure très inégale et hétérogène en fonction des territoires. Elle repose encore trop souvent sur les volontés individuelles et demande ainsi une véritable impulsion interministérielle et des moyens à la hauteur du changement d’échelle que représente son application intégrale.
Le film de Rebecca Zlotowski mettant en scène Zahia Dehar n’est pas encore sorti qu’il se revendique déjà comme un nouveau mouvement de libération des femmes. Entre hypersexualisation et banalisation de la prostitution, Une fille facile n’a pourtant rien d’émancipateur. >>>