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Les candidat·es doivent s’engager pour 40 000 parcours de sortie de prostitution !

Pour la journée internationale des droits des femmes, les associations de terrain aux côtés des victimes de violence et des survivantes de la prostitution demandent aux candidates et candidats à la présidentielle de s’engager pour  un changement d’échelle dans l’application de la loi, qui permette à  40 000 personnes qui le souhaitent de sortir de la prostitution sur dix ans.

 

abolition2022.fr plus de 30 associations pour une société libérée de la prostitution 

 

Plus de trente associations féministes et des survivantes dévoilent en cette veille de 8 mars un manifeste à destination des candidates et candidats à la présidentielle, autour de 5 engagements et 12 recommandations.

 

Un questionnaire a par ailleurs été envoyé à la plupart des équipes des candidat·es à l’élection du 10 avril. Leurs réponses seront publiées sur le site du manifeste : abolition2022.fr. Elles nous renseigneront sur le niveau d’ambition des différents projets présidentiels pour augmenter significativement l’impact de la loi de 2016 et atteindre son objectif fondamental : permettre à toute personne qui le souhaite de s’extraire de la prostitution.

 

La prostitution est une violence faite aux femmes qui doit être combattue et la législation ambitieuse dont la France s’est dotée en 2016 doit être pleinement appliquée pour pouvoir produire les effets attendus : davantage d’égalité entre femmes et hommes, plus aucune  victime de proxénétisme et prostitution !

 

>>> Retrouvez le manifeste ainsi que la liste de toutes les associations signataires sur le site abolition2022.fr

 

Les 5 engagements du Manifeste sont les suivants :

 

  • Pour une politique d’égalité réelle entre les femmes et les hommes

Rappelant que la prostitution est une forme de l’appropriation patriarcale du corps des femmes par les hommes, les associations demandent aux candidat·es de réaffirmer l’importance de la lutte contre le système prostitutionnel sur tout le territoire, de donner les moyens financiers et humains à cette politique, et de lancer une grande campagne de communication sur les réalités de la prostitution et l’interdiction d’achat d’acte sexuel.

 

  • Rompre l’impunité des prostitueurs

L’interdiction d’achat d’acte sexuel prend sa source dans la reconnaissance de l’acte prostitutionnel comme une violence sexiste et sexuelle en soi et de la nécessité de la combattre. Le manifeste appelle à renforcer la lutte contre le proxénétisme, notamment sur Internet et dans le cadre de l’industrie porno (prostitution filmée), soutenir les victimes dans leur dépôt de plainte, et n’accorder aucune dérogation à l’interdiction quelles que soient les situations.

 

  • 40 000 parcours de sortie en dix ans

La majorité des personnes que rencontrent nos associations expriment leur souhait de pouvoir quitter la prostitution. Aujourd’hui, si le parcours de sortie prévu par la loi du 13 avril 2016 est un succès pour celles qui y ont eu accès (plus de 700 personnes), l’engagement du gouvernement pour que toute personne qui le souhaite puisse intégrer ce parcours n’est pas tenu. Les listes d’attente sont longues. Le manifeste appelle donc : à donner les moyens suffisants pour l’accompagnement de toutes les demandes, à améliorer le processus d’attribution de ces parcours, à garantir l’accès au logement et à augmenter l’allocation financière (AFIS), au minimum au niveau du RSA.

 

 A lire interview d’Elisabeth Moreno le 13 avril 2021 ; “Toutes les personnes qui le souhaitent doivent avoir accès à un parcours de sortie de la prostitution”.

 

  • Pour une action urgente à l’encontre de la prostitution des mineur·es

De plus en plus de mineur·es sont aujourd’hui victimes de proxénétisme, en raison de la précarité croissante, de l’hypersexualisation, mais surtout du manque d’application de l’interdiction d’achat d’acte sexuel auprès d’un mineur. Les associations demandent donc : le renforcement de la protection de l’enfance, l’application systématique de la pénalisation des “clients” prostitueurs de mineur·es et la généralisation de la prévention via des sessions d’éducation à la sexualité.

 

  • Pour une diplomatie et une aide au développement féministes

 

Manifeste des associations pour une société libérée de la prostitution  >>> Téléchargez le MANIFESTE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A quand un #MeToo de la prostitution ?

Dans les heures qui ont suivi la publication de son annonce, Nina a été assaillie d’appels. "Je m'en rappellerai toujours : mon téléphone était tellement surbooké d'appels que je ne pouvais même plus répondre. C'était impressionnant, le nombre de pervers attirés par ma jeunesse".  Nina annonçait 23 ans mais elle avait alors 15 ans. Son annonce ne présentait pas de photo, seulement son profil  et son numéro de téléphone.

 

A quand un #Metoo prostitution

 

Le 14 novembre dernier, Adrien Taquet, secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles, a rendu public un plan interministériel de lutte contre la prostitution des mineur·e·s. Cinq priorités, treize actions (formations, maillage territorial, sensibilisation et prévention, repérage….) et quatorze millions d’euros affectés à sa mise en place, On peut dire que presque tout est mis en œuvre pour « empêcher » les jeunes, et principalement les jeunes filles, de basculer dans la prostitution.

 

Mais que fait-on pour « empêcher » les hommes - « clients » de les acheter ? Rien n’est prévu dans le plan hormis un « traitement judiciaire plus effectif ». Car les lois répriment. La loi sur l’autorité parentale de 2002 sanctionne le recours à la prostitution de mineur·e·s ; une autre loi, en 2021, renforce et aggrave les peines encourues pour ces faits ; et, depuis 2016, une loi interdit l’achat d’acte sexuel auprès de personnes prostituées majeures.

 

Mais les poursuites sont rares : 4 clients verbalisés chaque jour sur toute la France… ! Pareil pour les clients de victimes mineures. « Il y a quelques poursuites mais c’est un point encore à développer », constatait récemment Eric Mathais, procureur du tribunal de Bobigny. Il faut que l’on réfléchisse à pourquoi on n’utilise pas cet outil. »

 

Pourquoi, en effet, ferme-t-on les yeux sur ceux qui sont au cœur du système ? Pourquoi continue-t-on à accepter qu’un homme puisse en toute bonne conscience acheter un acte sexuel auprès d’une femme ou d’une mineure ? Pourquoi continue-t-on  à justifier voire à excuser ces hommes-« clients » : ils ont des besoins sexuels, ils sont esseulés, ils ont été trompés sur l’âge de la personne rencontrée, par la victime elle-même ou par le proxénète (comme si les « clients » de Nina, adolescente de 15 ans, avaient sérieusement   cru qu’elle avait 23 ans…)

 

Alors, une demande  en ce 25 novembre, journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes : à quand un #Metooprostitution ?

 

 

Pas de lutte efficace contre la prostitution des mineur.e.s sans poursuite des « clients » prostitueurs

rapport du groupe de travail sur la prostitution des mineursLe groupe de travail interministériel et pluridisciplinaire, lancé en septembre 2020 par Adrien Taquet, secrétaire d’Etat en charge des familles et de l’enfance, vient de rendre son rapport sur la prostitution des mineur·e·s en France. Il en ressort un état des lieux alarmant et 95 préconisations.

 

Le phénomène est en croissance constante, même si aucune estimation officielle n’existe. Les associations parlent de 7 000 à 10 000 victimes, mais ces données pourraient être très en deçà de la réalité, insistent les auteurs du rapport.

 

Un état des lieux glaçant

 

« Ce sont très majoritairement des jeunes filles, de 15 à 17 ans en moyenne, vulnérables, provenant de tous les milieux sociaux ». Beaucoup sont en situation de rupture familiale : carences affectives et/ou éducatives, contextes familiaux dysfonctionnels, décrochage scolaire… Et près de 50% disent avoir subi « des violences pendant leur enfance, principalement intrafamiliales et/ou sexuelles avant d’entrer dans le système prostitutionnel ».

 

Face à ces jeunes filles, les professionnel·le·s impliqué·e·s rencontrent une difficulté majeure : « La jeune mineure prostituée ne s’identifie pas elle-même comme une victime de violences sexuelles ou une victime d’exploitation sexuelle ». Une réalité qui a des conséquences judiciaires, d’abord (les jeunes filles ne dénoncent pas leur proxénète elles, ne se constituent pas partie civile, ne participent pas à l’enquête), mais aussi sur leur prise en charge (refus du soutien des adultes, revendication d’une supposée liberté à disposer de leur corps…).

 

Si le rapport met l’accent sur le phénomène dit de « proxénétisme de cités », la prostitution des mineur·e·s étranger·ère·s et des mineur·e·s non accompagné·e·s n’est pas écartée et appelle des mesures spécifiques. Chez ces jeunes aussi, on observe des vulnérabilités très fortes, prédisposant à l’entrée dans la prostitution : des situations d’agression ou d’esclavage sexuel dans leur pays d’origine ou pendant leur trajet migratoire, aggravées  par des situations de guerre ou de viols.

 

Une politique publique dédiée

 

Face à cette situation, plusieurs axes d’actions sont envisagés :

-        L’organisation d’une gouvernance dédiée à la lutte contre la prostitution des mineur·e·s, avec un plan d’action national, une structure interministérielle en charge de la mise en œuvre de ce plan et des commissions départementales en charge de la coordination de l’action au niveau local

-        La prévention auprès des enfants et des adolescents (éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle), comme auprès des parents (actions de soutien à la parentalité…)

-        La formation au repérage des situations à risque pour les personnels de l’Education nationale, de la Santé, de la PJJ et ASE…

-        Le renforcement du traitement judiciaire, avec en particulier l’augmentation des moyens et des effectifs  d’investigation… ;

-        Le développement de l’accompagnement de la victime : des hébergements, une meilleure prise en charge éducative, médicale, psychologique…

-        Des formations pour construire une culture commune contre le système prostitutionnel pour tous les professionnel·le·s impliqué·e·s dans la lutte contre la prostitution des mineur·e·s.

-        Enfin, la protection des mineur·e·s du risque prostitutionnel sur internet et les réseaux sociaux constitue un axe spécifique, avec des actions de prévention et d’information des jeunes, la mise en place d’outils de veille,…

 

Le client oublié…

 

La Fondation Scelles qui, dès son 5e rapport mondial en 2019, alertait sur le développement alarmant de la prostitution des mineur·e·s, salue la publication de ce rapport et se réjouit que les pouvoirs publics s’emparent de cette thématique. Une  remarque pourtant.

 

Nous regrettons que le client, acteur majeur du système prostitutionnel, soit quasiment absent de ce rapport. Et s’il est évoqué, c’est pour souligner, d’un ton résigné et presque fataliste, la quasi-impossibilité de sanctionner l’achat d’acte sexuel auprès des personnes mineures : les clients, expliquent les auteurs du rapport, « minimisent leur comportement, soutiennent n'avoir eu recours à la prostitution qu'une seule fois et ne reconnaissent ni la souffrance des jeunes prostituées ni le fait qu'ils connaissaient sa minorité  (…) ils disent avoir été trompés quant à l'âge de la victime et il est vrai qu'ils ont pu être induits en erreur par la victime, à son initiative ou à celle de ses proxénètes … ».

 

 « N’oublions pas que la principale justification de la loi est de protéger les plus faibles. L’intérêt de la société est de protéger ses enfants », précise Catherine Champrenault, présidente du groupe de travail et procureure générale de la cour d’appel de Paris, dans la préface du rapport. L’intérêt de la société est aussi de s’attaquer au cœur du système prostitutionnel et de mettre fin à l’impunité de ceux qui sont à l’origine de la destruction des femmes et des filles : les clients des la prostitution des personnes mineures et majeures.

 

>>> Rapport du groupe de travail sur la prostitution des mineurs

 

Dans la tourmente de la pandémie… : la prostitution dans les médias en 2020

Compilation presse 2020La Fondation Scelles publie sa Revue de l’actualité internationale de la prostitution – édition 2020, soit près de 1.200 articles collectés quotidiennement pendant l’année. Dans le contexte de la crise pandémique et des confinements successifs qu’elle a provoqués dans tous les pays du monde, quelle place les médias ont-ils accordé à la prostitution ? Comment les personnes en situation de prostitution ont-elles traversé cette épreuve ? Quelles évolutions du phénomène les médias ont-ils perçues ? Face à un phénomène évolutif et mouvant comme la prostitution, l’analyse de l’actualité, jour après jour, est l’outil indispensable pour détecter et anticiper les tendances.

 

Des personnes prostituées jetées à la rue par les bordels qui les exploitent en Espagne et en Allemagne, des personnes prostituées « abandonnées à leur sort », sans papiers et sans abri, « laissées pour compte », en « grande précarité », oubliées des pouvoirs publics… Les personnes en situation de prostitution ont été frappées de plein fouet par la pandémie de la Covid-19. Les confinements successifs et les risques de transmission du virus ont imposé l’arrêt de l’activité prostitutionnelle. Privées de ressources et exposées à la maladie, la dégradation des conditions de vie des personnes en situation de prostitution a été massive, voire violente, en France comme à l’étranger.

 

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Télécharger la compilation presse 2020 >>>

 

Prix Jeunes 2020-21 contre l'exploitation sexuelle : PALMARES

logo prix jeunes 2020-21Nous tenons à féliciter l'ensemble des participant.e.s, Phéline, Pierre-Henri, Julie, Clémence, Léo, Thomas et Fanny, de l'Ecole Supérieure de Journalisme de Lille pour le professionnalisme, l'engagement et l'investissement dont ils-elles ont fait preuve pour les travaux de cette année consacrés à la thématique « Procès et Proxénétisme ». 4 podcasts abordant les sujets de La rupture de l’emprise chez la personne prostituée envers son proxénète ; Proxénétisme : les communes belges, humanistes ou opportunistes ? ; Les sites d'escorting : Proxénètes 2.0 ? ; Proxénétisme conjugal, l'exploitation par l'homme de " sa femme ". 

Après les votes effectués par le bureau de Conseil d'Administration de la Fondation, les permanents et bénévoles, la Fondation Scelles a décidé de remettre 2 prix jeunes 2020-21 contre l'exploitation sexuelle.

 

le 1er Prix de la Fondation Scelles ,

d'un montant de 1000 €, a été attribué à 

 


Phéline Leloir-Duault & Pierre-Henri Girard-Claudon

pour leur podcast sur

la rupture de l'emprise chez la personne prostituée envers son proxénète

 

 PODCAST

 

Ce Podcast nous a marqué par sa qualité et sa clarté à décrire la construction et déconstruction du mécanisme de l'emprise chez la personne prostituée en soulignant le travail de longue haleine de l'accompagnement des victimes jusqu'au procès, l'immense courage dont elles doivent faire preuve pour se sortir de cette emprise et avancer. Les multiples témoignages recueillis contribuent à mettre en perspective une situation extrêmement complexe et montrent l'impérieuse nécessité aujourd'hui d'accélérer la mise en oeuvre de la loi notamment en donnant plus de moyens à la justice pour raccourcir la durée entre le dépôt de la plainte et le procès, la nécessaire mise à l'abri des victimes pendant toute cette attente et le renforcement des moyens d'actions des associations qui les accompagnent pour ne laisser personne sur le bord du chemin.

 

le 2ème Prix de la Fondation Scelles ,

d'un montant de 500 €, a été attribué à 

 


Fanny Ruz-Guindos-Artigue

pour son podcast sur

le proxénétisme conjugal : l'exploitation par l'homme, de sa "femme"

 

 PODCAST

 

Ce podcast a mis en lumière un aspect du proxénétisme qui, s'il n'est pas aujourd'hui clairement défini juridiquement et peu évoqué par les médias, n'en demeure pas moins une réalité bien présente dans les profils des personnes prostituées rencontrées par nos associations." Peu de personnes rentrent dans la prostitution sans qu’à un moment ou à un autre une autre personne les y aient poussées. Souvent c’est le petit copain ", le mari, le concubin, le conjoint etc... Le proxénétisme conjugal apparait comme une étape toujours plus sordide du continuum des violences faites aux femmes contre lesquelles nous devons plus que jamais rester mobilisé.e.s.

 

 

La Fondation Scelles dans la presse

  • (ES - Milenio) El ser humano no está a la venta
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