Une loi bientôt en débat à l'Assemblée ?

Dans de nombreux pays, l'explosion démographique, la crise économique mondiale, la corruption voir la mauvaise gouvernance sont causes d'un appauvrissement des populations.

La Fondation Scelles a étudié l'évolution de la prostitution en 2012 dans une soixantaine de pays dans son rapport Mondial 2013. Elle constate que la pauvreté des populations, exploitée par des réseaux criminels, a fait exploser la traite des êtres humains et l'exploitation sexuelle dans le monde. De plus cette évolution ne peut que se développer si l'on ne s'y oppose pas. La France est elle-même touchée y compris dans sa jeunesse.

La France, qui est pour beaucoup de pays une référence en matière de respect des Droits de l'Homme, est pour ce qui concerne la traite et la prostitution en retard. La prostitution y est la seule violence faite aux femmes dont les auteurs ne sont ni responsabilisés ni pénalisés.

La quasi unanimité des partis politiques ont donné leur accord aux recommandations émises dans le rapport parlementaire de 2010 sur l'exploitation sexuelle. Le candidat François Hollande a rappelé, en 2012, que « si chacun est libre de disposer de son corps, les droits humains et la dignité humaine sont incompatibles avec le fait qu'une personne ait le droit de disposer librement du corps d'une autre personne parce qu'il a payé. »

La Délégation aux Droits des femmes de l'Assemblée nationale (DDF), présidée par Catherine Coutelle, a désigné Maud Olivier pour établir un rapport parlementaire actualisant et complétant celui de 2010. Ce rapport a été adopté par les membres de la DDF ces jours derniers.

En tant qu'association travaillant depuis vingt ans pour une meilleure connaissance de la prostitution et de l'exploitation sexuelle, la Fondation Scelles donne d'une part son entier soutien au rapport et à plus large discussion de ses quarante recommandations et souhaite d'autre part qu'il soit présenté prochainement à l'Assemblée nationale.

Yves Charpenel pour la Fondation Scelles