Les réseaux criminels de la prostitution
En Europe, les petites structures, presque familiales, côtoient les organisations criminelles de haut niveau qui s'impliquent dans des formes sophistiquées de traite et disposent de complicités haut placées dans le monde politique et diplomatique. Des groupes de moindre importance peuvent coopérer avec d'autres grands groupes impliqués dans plusieurs formes de trafics.
Quelle que soit leur taille, ces réseaux sont mobiles, perfectionnés et structurés. C'est là leur première force. Les réseaux albanais, par exemple, font ainsi fonctionner des groupes criminels de 4 à 10 personnes, constitués à partir de liens claniques, géographiques ou familiaux comme de véritables entreprises (étude de marché, rationalisation de l'activité, spécialisation des tâches...). Ces groupes sont contrôlés par secteurs géographiques ou secteurs d'activité avec, à la tête de l'organisation, le conseil et son chef qui supervisent l'ensemble et définissent les grandes orientations de l'activité criminelle.
Des intermédiaires différents interviennent à chaque étape de l'exploitation des femmes : des recruteurs, des agences en tous genres, des producteurs de site internet, des publicitaires, des agences de voyage, des hôtels, des restaurants, des "placiers" qui gèrent les emplacements sur les trottoirs, des "videurs" chargés de la protection des filles, parfois des "racoleurs" (patrons de bars, concierges d'hôtels et autres chauffeurs de taxi...).
Face à une structure d'une telle complexité, il est généralement difficile de
remonter vers les responsables. D'autant que, grâce aux téléphones mobiles et à l'usage d'internet, les proxénètes peuvent gérer leurs affaires loin du champ des opérations, sans risquer d'être repérés.