Les 28 et 29 mai, la Fondation Scelles a participé à la rencontre organisée par la Plateforme européenne de la société civile de lutte contre la traite des êtres humains. Un moment unique d’échanges entre les représentants européens en charge de ces questions et des ONG de tous les pays d’Europe.
Créée en 2013, la Plateforme européenne de la société civile de lutte contre la traite des êtres humains rassemble une centaine d’ONG spécialisées sur les questions de traite des êtres humains des 28 pays membres de l’Union européenne, mais aussi de pays exposés comme l’Albanie, le Maroc, la Turquie, l’Ukraine. Deux fois par an, tous se retrouvent à Bruxelles pour échanger pendant deux jours, dans le cadre de sessions plénières et d’ateliers thématiques, sous l’égide de la coordinatrice européenne Myria Vassiliadou.
L’objectif de ces réunions est avant tout de mutualiser informations et expériences : les représentants du Parlement européen viennent faire connaître les avancées les plus récentes et discuter avec les ONG impliquées des orientations de la politique de lutte contre la traite ; les ONG trouvent là l’occasion d’élargir leurs réseaux et de partager leurs expériences avec leurs homologues européens comme avec les parlementaires en charge de ces questions.
Pour en savoir plus : Sur la « stratégie de l’UE en vue de l’éradication de a traite des êtres humains » (décembre 2017)
La dernière session a ainsi permis de faire un tour d’horizon des actions menées au cours des six derniers mois. Myria Vassiliadou a présenté les points d’avancée des axes de la stratégie européenne. Joëlle Milquet, conseillère spéciale pour les réparations des victimes de crimes au sein de la Commission européenne depuis octobre 2017, a exposé les premières conclusions de son rapport en préparation. L’ambassadrice EEAS (European External Action Service) Mara Marinaki, principale conseillère sur les questions de genre et sur la mise en œuvre de la résolution UNSCR 1325 (sur la protection des femmes en zones de conflits armés), a replacé la traite des êtres humains dans le contexte de la lutte contre les violences faites aux femmes. Enfin Fabienne Van den Eede a présenté l’initiative Spotlight, programme concerté de l’UE et des Nations Unies créé en 2017 pour éliminer les violences à l’égard des femmes et des filles liées à la traite, doté d’un budget de 500 millions d’euros.
Pour en savoir plus :
Le site Internet de la Commission européenne consacré à la lutte contre la traite des êtres humains
UNSCR 1325 : http://eplo.org/activities/policy-work/gender-peace-security-2/gender-mainstreaming-eu/
Initiative Spotlight : http://www.un.org/fr/spotlight-initiative/
A la suite des sessions plénières, les membres de la Plateforme ont pu confronter leurs approches et échanger les idées concrètes au cours d’ateliers organisés autour de trois thèmes, en lien avec les priorités de la stratégie européenne :
- la préparation d’une large campagne de sensibilisation européenne ciblant les « utilisateurs » pour casser la culture de l’impunité du crime ;
- l’accès aux droits des victimes et, plus particulièrement, les compensations ;
- la lutte contre les causes profondes des vulnérabilités, à travers l’initiative Spotlight.
C’est au sein de ces ateliers que se construisent les actions à venir. Car la Plateforme n’est pas qu’un lieu d’information et de débats. C’est aussi un collectif qui réunit politiques et société civile pour mieux agir et faire pression sur les Etats. « There is power in numbers », rappelait la coordinatrice Myria Vassiliadou, au cours de l’atelier qu’elle animait. Agir ensemble contre la traite des êtres humains, c’est ce qui rassemble tous les membres de la Plateforme.