Non, ce n’est pas un jeu. Les résultats européens de la campagne « A penny for your thoughts », qui a pour objet de sensibiliser le grand public, « client » ou non, sur les réalités de l’exploitation sexuelle sont sans équivoque. A l’occasion de la journée européenne de lutte contre la traite du 18 octobre dernier, la Fondation Scelles s’est rendue à Bruxelles pour la restitution des résultats de l’opération en France. Un constat : le chemin qui reste à parcourir pour faire prendre conscience des réalités de cette exploitation au plus grand nombre, semble encore bien long. C’est la Fondation belge Samilia qui est à l’origine de cette opération, en collaboration avec l’artiste néerlandaise Marian van Der Zwaan. Cette expérience interactive a été déclinée en affiches, petites annonces, messages téléphoniques, tournages de rue, interviews, dans 6 pays européens : Fondation Samilia (Belgique), Fondation Scelles (France), O’Ninho (Portugal), Animus (Bulgarie), Ruhama (Irlande), Acsis (Roumanie). >>>
La Fondation Scelles publie sa « Revue de l’actualité internationale de la prostitution 2016», la compilation de plus de 2000 articles collectés quotidiennement pendant l’année. Une rétrospective unique sur l’évolution de la prostitution dans le monde.
L’exploitation sexuelle, sous ses diverses formes de prostitution, traite des êtres humains, tourisme sexuel, pornographie..., est aujourd’hui un phénomène qui dépasse les frontières. Dans ce vaste marché mondialisé, les exploiteurs, toujours plus innovants, ne reculent devant rien, les techniques d’exploitation, enrichies par le développement des nouvelles technologies, ne cessent de se perfectionner et les victimes sont de plus en plus jeunes et nombreuses.
Les États, conscients de la gravité et de l’urgence de ces situations, cherchent des réponses adaptées. En Europe, au-delà des notions juridiques de prohibitionnisme, abolitionnisme et réglementarisme, deux approches divergentes dominent : le modèle réglementariste, porté par les Pays-Bas et l’Allemagne, et le modèle néo-abolitionniste dit nordique, issu de la loi adoptée par la Suède en 1999.
Dans ce débat éminemment politique et controversé, la France, en 2016, a choisi de se rallier au modèle nordique de pénalisation du client et de protection des victimes. Quelles analyses ont conduit les parlementaires à faire ce choix ? Quel est le sens de ralliement ? Quel est le bilan des modèles réglementariste et nordique ?
La Revue du GRASCO (Groupe de Recherches-Actions sur la Criminalité Organisée, de l’Université de Strasbourg) est une publication trimestrielle, spécialisée sur la prévention et la répression de la criminalité organisée dans sa dimension économique et financière à l’échelle nationale, européenne et internationale.
La prostitution nigériane est présente en France depuis une vingtaine d'années. Obéissant aux tendances globales du marché, elle est aujourd’hui plus que jamais inquiétante par sa forte expansion, sa violence croissante, le rajeunissement de ses victimes, ou encore le développement d’une polyactivité criminelle des réseaux, associant proxénétisme et trafic de stupéfiants.
Et cette inquiétude ne peut que grandir au vu de la crise migratoire qui continue de sévir dans le sud du bassin méditerranéen et qui facilite grandement le business des réseaux criminels nigérians de traite des êtres humains, ainsi qu’au regard de l’apparition de nouveaux groupes criminels, les confraternités.
Jusqu’à présent, la section 230 du CDA (Communications Decency Act) protége les plateformes d’annonces et les réseaux sociaux contre toute accusation pour des contenus à caractère illicite postés par un utilisateur. A la suite de l’affaire Backpage, le projet de modification de la législation the Stop Enabling Sex Traffickers Act 2017 (SESTA), introduit par le sénateur Rob Portman, cherche à clarifier la loi sur le traite à des fins d’exploitation sexuelle en rendant passibles de poursuites les acteurs qui, « en toute connaissance de cause » ou par « négligence », assistent, facilitent ou supportent ce trafic. Ainsi, des plateformes telles que Backpage deviendraient dès lors responsables du contenu publié par leurs utilisateurs. Le monde de l’internet qui y voit une atteinte à la liberté d’expression et un risque pour son business model, s’insurge. Mais les soutiens en faveur du projet de loi, y compris d’entreprises de high tech, se multiplient, au fil des jours, alors que les discussions sur ce texte viennent de s’engager au Capitole.