Le Plan d’action mondial de l’ONU pour la lutte contre la traite adopté en 2010 a été réaffirmé. Très bien. Mais, sans efforts supplémentaires, et dans un monde ou l’instabilité et les incertitudes économiques s’accroissent, n’est-il pas utopique, malgré les meilleures intentions, d’imaginer une diminution drastique de ce fléau à l’horizon 2030 ? Si l’action des Etats et des ONG nationales et internationales est bien réelle, il faudra investir des moyens d’une toute autre ampleur avec le concours de tous. Et, selon la Fondation Scelles qui lutte depuis 24 ans contre l’exploitation sexuelle, il faudra bien un jour en finir avec ce prétendu choix de survie qui serait acceptable. Le soi disant « moindre mal » reste inadmissible pour le travail forcé, l’esclavage domestique, le trafic d’organe tout comme l’exploitation sexuelle parce que ce sont d'abord les victimes qui en payent le prix.
Alors que chaque année, des millions de personnes tombent dans les mains de trafiquants et que la traite est devenue la deuxième activité criminelle la plus lucrative, avec des profits estimés à 150 milliards de dollars par an (OIT), l’Assemblée Générale de l’ONU se réunit le 27 et 28 septembre pour faire le point sur le plan global d’action contre la traite des êtres humains à travers le monde : quels progrès, quelles réalisations, quels défis, y compris dans la mise en œuvre des instruments juridiques ? La Fondation Scelles sera présente lors de cette assemblée pour faire valoir l’impératif de changement d’échelle dans les moyens mis en œuvre et la mobilisation des acteurs pour enfin inverser la tendance et réduire un phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur.
Allô ? Stella ? Stella n’est plus joignable. Accompagnée d’un numéro de téléphone, la silhouette suggestive que la Fondation Scelles a affichée sur les murs de Paris dans le quartier de Belleville, est celle d’une jeune Bulgare de 19 ans, morte de 23 coups de couteau, alors qu’elle était prostituée par un réseau de traite des êtres humains en France. En participant à la campagne européenne de sensibilisation à l’exploitation sexuelle ‘A Penny for your Thoughts’ (‘A quoi pensez-vous?’) dans le cadre de la Journée européenne contre la traite des êtres humains, la Fondation Scelles, ONG française qui lutte contre l’exploitation sexuelle, entend dénoncer la réalité violente de la prostitution sous toutes ses formes et lutter contre ce commerce meurtrier.
>>> Retrouvez l'étude complète :
Fondation Scelles/Observatoire international CRIDES, Enrôlement et exploitation : les femmes occidentales dans le piège de Daech, Coll. « Les Cahiers de la Fondation », 2ème édition, Paris, 2017
Quels que soient les profils observés, les processus de radicalisation utilisés, le type de tromperie entre le projet proposé et les réalités auxquelles elles sont confrontées une fois sur place, les jeunes femmes occidentales qui ont décidé de tout quitter pour rejoindre Daech se retrouvent soumises aux interdits, basculent dans une emprise qui s’apparente à de l’exploitation sexuelle, de la traite ou de l’esclavage.